mercredi 10 décembre 2008

3 days in Tromsø


Les potos en Amérique du Sud ont Andana Jones, moi j'ai Tintin au Tibet. Alors non je ne suis pas allé chasser le grizzly pour récupérer Tchang, mais j'ai pris le nord pour visiter Tromsø avec quelques amis. 3 jours d'obscurité, de froid et de rencontres.

DAY 1 : Le jour le plus long

Deux alarmes, l'une à 4h20, l'autre dix minutes plus tard, n'y auront rien fait. Nous devons prendre le bus pour l'aéroport à 5h25, et aucun de nous n'est réveillé avant 5h05. La préparation du sac est réduite au remplissage avec le plus de fringues possible. Finalement, le bus ne sera pas parti sans nous. Deux heures de sommeil dans les pattes, nous voilà partis. L'avion n'aura même pas réussit à me réveiller pendant son décollage. Encastré dans le siège, je prends deux nouvelles heures de repos.



À la sortie de l'aéroport, la gueule de bois fait face à un vent soutenu et un bon -6°. La vue est grandiose, des montagnes enneigées et des vallées glacées. Quelques minutes de bus et nous voilà à prendre le petit déjeuner dans le Burger King local, sur la rue principale de Tromsø. À voir le centre-ville, je dirais même que la ville est plus petite que Ploërmel (pour ceux qui connaissent). Située sur une île, entre montagnes et fjord, elle était connue autrefois pour la chasse aux baleines et autres massacres écologiques que le contexte de l'époque justifiait.
Brodie (Australie), Samira (Allemagne), Mathias (Allemagne) et moi-même, nous ne savons toujours pas où dormir ce soir, mais mon appréhension par rapport à ça s'estompe au fur et à mesure de mes deux cheeseburger, on verra bien. Aliz (Hongrie) et Matt (Canada) ont choisi de dormir au camping de la ville, dans ce qu'on appelle une cabine. Micha (Allemagne) et Carine (Allemagne) dorment chez une amie à eux, norvégienne et aussi guide touristique à Tromsø. Et c'est très gentiment que Anne, qui parle un français plus que correct, nous propose de passer la nuit en leur compagnie si dormir sur un canapé ne nous gêne pas. L'offre est acceptée avec plaisir et nous voilà partis visiter la ville en sa compagnie. Vers 16h, visite de Polaria, un musée dédié à l'écosystème du pôle nord. Après un spectacle de phoques à la Flipper, suite et fin de la journée par l'achat de la bière locale. Car Tromsø habite la brasserie la plus au nord du monde.
La soirée se passera en longues discussions, chacun avec son point de vue national. Dehors, la lumière de la ville nous empêche de voir les aurores boréales, malgré leur présence. Le sommeil et le manque de lumière font leur office et vers 23 heures, tout le monde s'endort.

DAY 2 : Condition de l'homme moderne

13 heures plus tard, je me lève et l'obscurité à l'extérieur aurait pu me fair penser qu'il est 19h, mais non, il est seulement 12h. Nous laissons Micha, Carine et Anne pour aller visiter un peu plus le centre ville. C'est dimanche, il n'y a pas grand chose d'ouvert mais nous faisons quand même le musée polaire. Visite qui m'a un peu dérangée pour la partie qui traitait les techniques de chasses des animaux polaires. Il y avait même un coeur d'ours polaire exposé, dégeu. L'autre partie était dédiée aux pionniers norvégiens qui ont atteint le pôle nord. Le musée honore ses héros nationaux (les norvégiens sont les premiers à avoir atteint le pôle nord).
Ce soir nous dormons à 60 km de Tromsø, chez un étudiant, ami d'un ami de Samira. En attendant, nous nous posons dans un café du centre ville, puis prenons notre dose de calories au Burger King (viiiiiaaaaaaaaannnnnnnndddddeeeeeee !). Puis il nous faudra prendre le bus pendant plus d'une heure, traverser le fjord par le ferry pour rejoindre Tino sur l'autre rive.
Le premier contact est chaleureux et le trajet en voiture confirme que Tino est "un mec à la cool". Il est allemand et à émigré en Norvège il y a quatre ans, à la fois pour finir ses études et aussi pour y vivre, s'y sentant plus chez lui qu'en Allemagne. Comme la veille, la soirée se déroule en discussions diverses et variées. Tout au long de ces échanges, qui traitaient pour la plupart de l'Allemagne, puisque Mathias et Samira sont eux aussi allemands, Tino dévoile peu à peu son côté gourou, abordant les aspects de la vie contemporaine qu'il abhorre. Condition de l'homme moderne (Big up Annah). Au fur et à mesure de nos échanges, j'ai remarqué que malgré les six ans d'âge qui nous séparent, Tino et moi-même avons développé les mêmes idées concernant la valeur du travail, le désespoir humain à vouloir toujours plus d'argent et le poids d'une communauté qui au final ne nous laisse aucun libre arbitre. Étrangement, c'est comme si lui exprimait mes idées, et ça m'a fait bizarre et en même temps ça m'a conforté.



DAY 3 - Climbing up the mountain

Réveil à 6h30 avec un petit déjeuner, un vrai, avec du beurre salé (c'était bien la dernière chose dont je m'attendais à manger ici, en pleine campagne). Tino travaille à l'université aujourd'hui et nous n'avons d'autre choix que de le suivre pour rejoindre le centre-ville. Il est neuf heure quand nous nous quittons, et nous décidons de prendre de la hauteur. Car en traversant le fjord, la rive ouest offre un relief montagneux qui, en été, est accessible par un téléférique. Nous prendrons la voie pédestre, le téléférique étant fermé. Après une heure de marche dans la neige et de progression plus au moins hasardeuse, nous voilà avec un panorama à tomber par terre. Il est à peu près onze heure et le "soleil" se lève. Même si nous ne le verrons pas, ses rayons se reflètent sur les nuages, dont le rouge donne une ambiance magnifique à un paysage qui l'est tout autant. Je continue ma progression vers le sommet, les autres restent un peu plus bas. 100 mètres plus haut, le panorama est encore plus magnifique, mais pas d'appareil photo avec moi. Le sommet est à peu près à 150 mètres, mais seul et sans équipement, niet. L'ego a une limite qui s'appelle la conscience, redescendre. De nouveau en bas, avec nos jeans gelés, nous rentrons vers le centre.
Le reste de la journée devait voir la visite guidée de la brasserie locale, mais l'hiver n'étant pas la saison la plus touristique ici, pas de visite. Tant pis, on traverse la route pour aller au pub et prendre quelques "christmas beer". Car oui ici une des traditions de Noël est de boire une bière spécialement produite pour Noël. Un peu de shopping et puis il faut rejoindre à nouveau l'aéroport.

Trois jours vraiment intenses en rencontres et en paysages fabuleux, trois jours qu'il aura fallu passer à Tromsø.

Le reste des photos, c'est par ici !

Pierre

vendredi 5 décembre 2008

Tempête sur Oslo



Oui je sais le titre sonne comme un des ces films pourraves qui passent l'après-midi à télévision en France, ceux dont la version française est une blague en elle-même. Trêve de divagations.

Mardi matin, tôt, Pierrot se réveille avec un message depuis son subconscient : "Eh mec bouges toi les fesses !!! ". Bon. Ni une ni deux je fais cinquante pompes (non je rigole). Et puis me vint une idée que la procrastination avait mise au garde-manger des bonnes idées : visiter une île des fjord ! Vous me direz, en plein hiver c'est pas forcément le moment de faire une balade sur une île dans les fjord. J'espère que les photos vous prouveront le contraire.

Donc Matthias et moi avons pris le ferry pendant 7 minutes top chrono pour nous rendre sur la plus grande île du fjord d'Oslo, j'ai nommé Hovedøya. Dans le bateau il n'y a pas foule, enfin il faut dire que la saison touristique est largement derrière nous.

Plus de trois heures de marche, de crapahutage intempestif, de prise de photo, de lecture en norvégien... Un grand bol d'air pour un Pierrot proche quelques heures plus tôt de la léthargie sociale. L'île en question hébergeait un bataillon Allemand (après l'invasion d'Oslo par les Allemands en 1942), de canonniers. Il faut reconnaître que point de vue stratégie c'est béton pour shooter tous les bateaux qui entrent.

À noter que l'île était déserte, rien que pour nous deux, ou enfin presque. En réalité il y avait deux pêcheurs qui ont débarqué sur l'île avec nous et qui repartiront avec nous trois heures plus tard. Pas dérangé donc et c'est tant mieux, on n'en a que plus pris dans les mirettes.

Aujourd'hui réveil à 8h pour avoir une machine à laver de dispo et là le gros drame, un mélange exquis de tête dans le sac et de tempête de neige. Au moins ça réveille. Le temps conjugué de ma lessive + sèche linge, déjà plus de 5 cm de neige. À l'heure où j'écris, ça s'est un peu calmé mais bon ça promet si c'est comme ça tout le week-end à Tromso !

Pour les photos prises sur l'île, deux albums:
-
celui des photos "normales"
- celui des photos modifiées
Faîtes votre choix !

Gros bisoux à tous,
Pierre
Adresse :

mercredi 3 décembre 2008

J - 12





Oslo est sous la neige depuis quelques jours maintenant, mais la nuit dernière plusieurs centimètres sont tombés d'un coup, comme ça. Vision incroyable du lever de soleil sur Sogn tout en blanc, dommage que mon appareil n'ai plus de batterie à ce moment là !
Si je devais résumer les deux dernières semaines et la dizaine de jours qu'il me reste ici par un mot, ce serait "glande". Pas la glande surrénale ou la glande hypophysaire mais bien la glande, celle qui vous ne fait pas sentir coupable de lézarder au milieu des dernier stressés pour leurs examens.
Une apathie à laquelle la neige a mis un terme net, nous mettant tous dehors avec un âge mental réduit de moitié (les bonshommes de neige, c'est trop gentil...).
Les préparatifs du voyage de trois jours à Tromso avancent un peu, même si on a toujours pas de confirmation pour savoir où est-ce qu'on va crécher. L'aventure quoi, à -10° et dans le blizzard.

Tout ça pour dire que je compte les jours pour mon retour, même si la dizaine de jours qu'il me reste va passer super vite, entre les fêtes d'adieu et ce voyage. Ah oui il y a aussi cet examen de Norvégien...

De nouvelles photos par ici !

Bisoux à tous,
Pierre