lundi 11 août 2008

"Kitchen kind of girl"

(Journée du 9 août 2008)
Réveil courbaturé (encore). La cuisine révèle ses défauts au fur et à mesure : le micro-ondes ne marche pas, entre autres. J’entame mes Wasa avec un pseudo Nutella que j’ai pourtant payé cher. Je ne sais pas trop quoi faire. Du coup je relis le dossier que la fac m’a envoyé quelques mois plus tôt. Je commence à remplir mon dossier d’ « immigrant ». Parmi les pièces à joindre, la preuve que j’ai les moyens de vivre ici, encore un truc chiant à régler. Après manger, je vais sûrement aller en ville pour trouver Internet. Je suis triste, et tout le monde me manque.
Pâtes au ketchup deuxième édition. Sebastian apparaît à la fin de mon repas avec une polonaise qu’il a rencontré juste quelques instants auparavant. Son prénom, Magda (en phonétique). On discute, ma déprime s’en va. Elle a apporté un plat typique de Pologne, du «Bigos » (en phonétique toujours). Ça ressemble à de la choucroute, c’est pas mauvais mais je n’ai plus faim. On sympathise tous les trois, on doit se revoir ce soir, pour une bouffe et peut-être un verre en ville. Cette après-midi je suis allé au centre-ville pour acheter une carte pour mon téléphone. Je crois que j’ai oublié de m’enregistrer (oui en Norvège chaque activité ou presque demande de s’enregistrer), je vais devoir y retourner lundi. Sebsastian m’avait indiqué un endroit où l’accès Internet était gratuit, j’ai pas trouvé. Je rentre à chambre complètement trempé, merci le climat norvégien…



Je recroise Sebastian sur le balcon en arrivant. Il est en train de lire, le soleil a fait son apparition. Bain de soleil commun avec bouquins. Christian, le troisième garçon du couloir, entre dans la cuisine. Il a 28 ans et derrière lui des études de radiographie, de chimie et de mathématiques. Il est norvégien et vit dans sa chambre depuis quelques années. Il se trouve bien là où il est, et compte y rester jusqu’à la fin du semestre. De fil en aiguille on discute, il nous explique un peu comment l’année dernière personne dans le couloir ne nettoyait les parties communes, on échange un regard inquiet avec Sebastian.
Plus tard dans le début de soirée je sors de ma chambre, entendant du bruit dans le couloir. Trois personnes, une fille dont j’ai oublié le nom, Mathias, le futur occupant de la chambre d’en face, et son copain de Berlin, qui passera les deux prochaines nuits dans la même chambre, avant de repartir pour Bergen. Ils ont l’air fatigué, mais vraiment sympa. On commence à rigoler ensemble très vite. Magda arrive pour le dîner, qu’on partage à 5 avec les deux Allemands. Les sujets de discussion varient, les blagues fusent, notamment sur la relation entre les polonais et les allemands, et bien sûr sur le fait que je sois français (frenchbashing, even in Norway). Tout ça est bon enfant et me plaît franchement, même si mon niveau de langue ne me permet pas encore de m’exprimer comme je le voudrais. Du coup quelques mini bourdes sortent de ma bouche, mais elles sont excusées.
On a décidé de se balader un peu en ville pour finir la soirée. On parle de nos contrées respectives, et la Bretagne intrigue beaucoup. Je suis le plus jeune de la troupe, les autres, à part Mogda qui a mon âge, ont aux environ de 23 ans. Métro + marche et on arrive dans le centre ville, dans un bar appelé « The Garage ». C’est un lieu de rassemblement pour tout amateur de rock’n’roll. J’ouvre grand les yeux, et même si la pinte est à 7 euros, j’adore cet endroit (Metallica en bande son, c’est toujours appréciable). Le dernier métro est à 0h26 pour prendre la ligne 3. On pense le manquer, c’est donc sans ticket que l’on monte finalement dedans. Pas de contrôle jusqu’à Ulleval Stadion, c’est parfait. On laisse Magda à son (luxueux) appartement avant de rejoindre notre étage. La discussion se poursuit, et la future répartition des tâches pour le nettoyage des parties communes est au centre des échanges. Pas d’inquiétude pour l’instant, c’est encore largement vivable.

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